14 février 2005 - 14 février 2008: Bilan
Premier point: On s'éloigne du 14 mars 2005.
En trois ans, le pouvoir féodal libanais a opéré un tour de magie g-é-n-i-a-l, en réussissant à transformer une foule d'opposants révoltés (2005) en une foule de za22ifé loyalistes (2008) qui croient devoir se révolter contre l'opposition (!), une révolte populaire spontanée en meeting annuel pseudo-électoral destiné à la consommation occidentale. En fait, on ne fait plus qu'imiter les régimes autoritaires arabes qui financent et médiatisent les foules de supporters. On parle de propagande full-time et de dizaines de millions de dollars.
Second point: On retrouve un tutelle coloniale.
Il faudrait souligner l'orgueil de la gestion américaine du territoire libanais, en remarquant la différence entre les méthodes utilisées par chacune des tutelles syrienne et américaine. Sous la tutelle syrienne, les moukhabarat, qui se lavaient bien les fesses avec les libertés et autres luxes de l'arabie et imposaient fermement les volontés du régime syrien, respectait tout autant le fonctionnement du système politique libanais et sa constitution. Le tuteur américain, lui, se frotte plutôt le cul avec la constitution-même et les fragilités du tissu libanais et se permet d'appuyer, voire de catalyser, les manigances anti-constitutionnelles de leurs alliés au pouvoir (le maintien de la loi électorale made in syria, la dissolution du conseil constitutionnel, le maintien au pouvoir d'un gouvernement pour le moins largement illégitime, la détention arbitraire des quatre généraux). Les conséquences de cet orgueil néo-colonial pourraient se faire sentir plus gravement dans le futur.
Troisième point: L'objectif impérial reste le même.
Une seule constante demeure depuis 2005: la volonté israélo-américaine de désarmer le Hezbollah sans conditions. Après l'échec de l'option diplomatique en 2004/2005 (la 1559 -l'ONU- étant carrément inutile -impuissant- tout autant avant qu'après le retrait syrien), et après le flagrant échec de l'option militaire en 2006 (le résultat de la guerre de juillet l'offensive barbare israélienne ayant été stratégiquement plus favorable au Hezb qu'à israël), l'option envisagée* actuellement est celle d'un conflit civil, ou plutôt de conflits civils, qui amèneraient** le Hezb à s'engager dans des luttes armées internes réduisant ainsi, supposedly, sa crédibilité et ses capacités militaires. Coûte que coûte.
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* Option mise en exécution par les CIA, Mossad et autres organismes guerriers louches, n'excluant pas la complicité des anciennes nouvelles milices communautaires libanaises.
** Conditionnel. Suppositions à débattre plus tard.
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