Friday, June 06, 2008

La L.I.F.E gagne 3 points

Aujourd'hui dans le mass-email quotidien de France24 (qui fait quelques lignes de plus que le programme écologique du Hezb), trois erreurs visuelles se glissent gentiment dans la lecture.

Ali Babacan, ministre turc des Affaires étrangères, a insisté sur le soutien des Etats-Unis aux négociations syro-israélienne dont la Turquie est le médiateur.

Aujourd'hui, le continent africain importe ses denrées de base, alors qu'elle aurait les moyens d'en produire.

NIGERIA - PEROLE: Shell poussé à quitter le Delta du Niger


Si la premiere chaine d'informations francophone se permet trois erreurs par email, c'est que le niveau global de la francophonie est clairement en déclin.. Le niveau de la francophonie au Libon n'ayant pas subi de changement majeur ces dernières semaines, l'indice L.I.F.E* se voit donc augmenté de 3 points, pour atteindre 53 sur un maximum de 100. Je tiens à féliciter tous les libaneux pour ce très bon début.

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Monday, June 02, 2008

Tout est mal qui finit bien

Tous lunatiques

A nous observer ces dernières semaines on doit admettre que nous sommes plutôt lunatiques sur les bords. Il y a quelques semaines encore tout le monde broyait du noir et témoignait de l'avenue de l’apocalypse. Le pays était foutu et on parlait d'une nouvelle vague d'émigration et d’un coup fatal a l'économie. On se tirait dessus, on s'insultait, on mourrait par dizaines. Et puis hop, quelques jours plus tard on nous raconte que nos impoliticiens se sont mis d’accord sur le partage du pouvoir et voila qu'on assiste à un retournement surréel de la situation, digne des plus grotesques happy endings hollywoodiens (avant les incendies).

On s'embrasse, on s'enlace, puis on s'efface. Comme si on n'était pas responsable. La vie reprend et les touristes affluent par dizaines de milliers. Même qu'on se croit bien parti pour un avenir flamboyant et une reprise économique, et des expatriés considèrent sérieusement rentrer définitivement au pays.

Tous naïfs

Attends je dois avoir rate un épisode là. D'où nous vient cet espoir inédit, quand le sang de plus de 100 civils n'a pas encore séché?? Il y a quelques jours encore, a Halba (un épisode qu'on essaye d'enterrer), une dizaine de personnes se sont fait liquidés après avoir rendu leurs armes, rien que pour leurs convictions politiques. Cette tendance de ne regarder que vers le Futur (sic) est gravement obscène. Et surtout absurde.

Est-ce qu’on est naïf à ce point? De croire qu'on a trouvé la balance et qu'on va y tenir? Est-ce qu'on oublie que le liban sera chamboulé dès qu'un changement régional a lieu? Que chaque frémissement de la balance de pouvoir régionale se fera sentir ici? Sommes-nous aussi cons?

Les optimistes disent que nous avons quand-même accompli quelque chose. Une nouvelle loi électorale qui assure plus de représentativité aux chrétiens? Accordé. Quoique éventuellement on devra s'en séparer pour fonder une société laïque. Un nouveau président? Wouhou génial. Et il sert à quoi au juste? Sa popularité relative sera torpillée d'ici quelques mois et il se retrouvera, tout comme son ancêtre aquatique, prisonnier dans son propre palais. Un gouvernement d'union nationale? C’est la moindre des choses. Faut pas oublier qu’on a payé 18 mois de sit-in et de blocage institutionnel pour en arriver là. Ah et puis la cerise sur le Bahamas: les parties réunies se sont engagées à ne pas user de violence pour des fins politiques. Celle-la c'est la meilleure… vraiment l'anecdote de Doha.

Tous gagnants

Enfin pour faire un petit bilan du troisième round de clash civil, il faut admettre que le Hezb remporte haut la main cette manche en s'assurant un (gros) mot à dire au sein du pouvoir: le droit de veto au gouvernement, un président stérile, et une loi électorale qui affaiblit ses adversaires. Sans compter la défaite morale slash militaire flagrante des milices armées de Al Hariri et Al Joumblat. 3-0 sans hésitation.

Ceci expliquerait la volonté de la majorité féodale à détourner l'attention de leur défaite à Doha sur la reprise des investissements arabes et la “libération” du centre-ville de Beyrouth après la levée du sit-in, grâce à une campagne médiatique visant à y attribuer une dimension salvatrice et à focaliser le renouveau du pays sur la reprise du travail au centre-ville (!). Après tout, les enjeux pour la majorité mafieuse se limitent justement à çà; le bon fonctionnement du centre-ville privatisé et l'affluence de financement à travers leurs associés sur-pétrofiés.

En tout cas on nous prévoit quelques mois de calme et de bonheur; c'est bien plus généreux que ce qu'on aurait pu espérer.

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