Friday, July 27, 2007

Painkiller

Bienvenue dans la génération Painkiller. Cherchez tout ce que vous voulez, le Panadol est devenu le bonheur le moins cher sur ce globe. Moins de 15 cents de dollars pour deux pilules magiques. Que vous ayez mal à la tête, la gorge, la glotte, le sinus, le globe, les lobes, la nuque, les joints, les poings, le nez, le dos, les os, que vous ayez froid ou chaud, que vous ayez lu l'Orient-LeJour ou que vous y ayez pensé, que vous ayez de la fièvre, que vous ayez la flemme ou n'importe quelle malheureuse combinaison de plusieurs de ces maux, il ne vous est demandé que 15 cents pour y remedier.

En fait, c'est triste de réaliser que le corps humain, après des milliers d'années d'évolution, ne soit pas arrivé à produire du Panadol naturellement. Mais bon, ça reste au moins un moteur pour l'économie locale.

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Monday, July 16, 2007

Voir le Caire et mourir

Si à Beyrouth les décolletés font le printemps, au Caire les décolletés ne font que la décoration des vitrines. Les vitrines au Caire, c’est comme un aquarium; c’est beau, c’est calme, c’est libre, mais c’est hors de portée. Et puis les aquariums on ne risque pas d’en trouver très près du Nil, cette espèce de monstre vert qui rampe sur la ville pour mieux l’empester de déchets et de puanteur. Le Nil, voyez-vous, est désormais comme les pyramides; c’était bien le cordon vital de l’Egypte, jadis, mais ce n’est plus qu’un symbole de la mort, aujourd’hui. La mort est partout, au Caire. Sur les places, les monuments, les pyramides, les complexes funéraires, les noms des villes, des quartiers, des rues, les dates, l’histoire, les statues, les croix, les présidents décédés, les autres mourants, le soldat inconnu, les “victoires” militaires, les momies, les pharaons, les esclaves, les bateaux du désert en bois de cèdres, le surpeuplement, les cernes sous les yeux, les maladies mystérieuses, les épidémies, la puanteur, les bestioles, le soleil, le sable, l’air sec.. L’air, irrespirable. Ca pue, ça fume, ça fuse, ça dessèche, ça tape, ça frappe, ça gratte, ça greffe, ça blesse, ça brûle, ça étrangle, ça barde, ça pique, ça suce la peau, ça suce le sang, ça tue. La mort est partout au Caire. L’amour aussi, mais c’est tabou. On se voit sur les ronds-points, les trottoirs, les balcons, les canaux, les bateaux, les feluccas, les pelouses, les bords d’autoroutes, les bus, les places, les corniches qui bordent la mort. Au Caire, on se voit trop mais on ne se regarde pas assez. Après tout, les décolletés sont sagement restés en vitrine.

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Sunday, July 15, 2007

Le Caire, ça peut être sympa




Cairo, Juillet(Yolio).2007

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